Difficile de choisir 18 dessins animés dans l'immense filmographie des studios Disney, dont les premiers courts métrages remontent aux années 20. Mais vu qu'il faut choisir, voici 18 des meilleurs Disney et des collaborations avec Pixar.
18 – La Petite Sirène (1989)
Comme beaucoup de dessins animés produits par les studios Disney, La Petite Sirène est tirée du conte éponyme datant de 1836, écrit par Hans Christian Andersen. Amorcé à l'époque de Walt Disney dans les années 30, il n'a pourtant été produit que dans les 80.
Mais sous l'océan de succès du dessin animé, couronné par deux Oscars pour sa bande originale, se cache une riche histoire technique et politique. C'est en effet le dernier film réalisé à partir de celluloïds peints à la main. Ces feuilles transparentes et très fines permettaient traditionnellement de dessiner les différents éléments d'un décor ou d'un personnage et de les superposer pour créer une scène. Nécessitant beaucoup d'animation, notamment pour les mouvements de l'eau (tourbillon, vague, siphon...), le studio a été obligé de sous-traiter en Chine certaines tâches comme les dessins de bulles, une prestation qui s'est déroulé en parallèle des manifestations de Tian'anmen.
Par ailleurs, les clins d'oeil sont nombreux chez Disney. Ainsi, on aperçoit Mickey, Donald et Dingo durant la chanson « Sous l'océan ». La méchante Ursula tient son physique et ses cheveux en bataille de la chanteuse drag queen Divine. L'histoire ne dit pas si l'artiste a apprécié le clin d’œil. Plus flatteur, Ariel doit quant à elle ses formes aux actrices Alyssa Milano et Sherri Stoner, ancienne actrice de La Petite Maison dans la prairie.
17 – Pocahontas (1995)
Personnage historique ayant vécu de 1595 à 1617, Pocahantas fait partie de ces personnages de fiction ayant réellement existé. Matoaka Amonute, qui a pris le nom de Rebecca Rolfe après son mariage avec l'anglais John Rolfe, était en effet surnommée Pocahontas par le peuple Powhatans lorsqu'elle était enfant, ce surnom signifiant « petite dévergondée », selon Wikipedia. Prisonnière des Anglais lors de la conquête du Nouveau Monde, elle devient l'ambassadrice de cette région du monde jusqu'à la fin de sa vie.
Si le dessin animé la marie à John Smith, la relation que Matoaka a entretenue avec le capitaine dans la vie réelle reste assez mystérieuse, bien que l'on sache qu'elle l'a sauvé à plusieurs reprises dans son jeune âge (et non quand elle était adulte comme le montre le film). Comme Mulan est la première héroïne asiatique, Pocahontas est l'un des seuls personnages s'intéressant à l'histoire amérindienne, bien avant le dessin animé Kuzco, l'empereur mégalo.
16 – L’Étrange Noël de monsieur Jack (1993)
Écrit par Tim Burton, L'étrange Noël de monsieur Jack est un ovni dans le paysage Disney. L'histoire est une idée originale de Tim Burton tiré d'un poème qui a mûri dans son esprit alors qu'il travaillait encore pour les studios Disney. Le personnage de Jack Skellington fait d'ailleurs une apparition dans le film Beetlejuice, datant de 1988, ou par la suite dans James et la Pêche géante.
Trop occupé par la réalisation du film Batman : le Défi le réalisateur a cependant laissé sa place à la réalisation image par image à Henri Selick. Nominé aux Oscar et aux Grammy Awards pour la qualité de sa réalisation et les prouesses techniques déployées sur ce film, il n'a pas pourtant pas été récompensé face aux dinosaures mécaniques de Jurassic Park. Le tournage a ainsi duré plus de trois ans afin d'animer. Premier long métrage d'animation entièrement tourné en stop motion, L'Etrange Noël de monsieur Jack a nécessité le modelage de 400 expressions ne serait ce que pour le personnage de Jack, empruntant le procédé aux films de George Méliès, selon le site Allociné.
15 – Le Monde de Némo (2003)
Dessin animé entièrement réalisé par les studios Pixar en images de synthèse, Le Monde de Nemo est la cinquième collaboration avec Walt Disney Pictures. Il est une des productions la récompensée de ces studios, ayant remporté 7 récompenses aux Annie Awards, l'Oscar du meilleur film d'animation ou encore le Saturn Awards pour la prestation vocale d'Ellen Degeneres incarnant le personnage de Dory.
Comme tous les films Pixar, il regorge de détails et de clins d'oeil à d'autres productions du studio d'animation. On y croise en effet le camion Pizza Planet de Toy Story, de même que Bob Razvowski à la fin du générique ou Buzz l'éclair dans le coffre à jouets de la salle d'attente. Ne laissant jamais les adultes de côté, Pixar fait également quelques clins d'oeil aux classiques du cinéma. Le requin du Monde de Nemo a donc été baptisé Bruce en l'honneur du surnom donné au requin mécanique ayant servi aux Dents de la mer, alors que la musique de Psychose se lance lorsque la petite fille ouvre la porte du cabinet de dentiste.
Face à la vague de succès qui continue de s'opérer encore aujourd'hui, les deux studios d'animation remettent leurs forces en commun pour sortir une suite en 2016. Le Monde de Dory sera en revanche un spin-off centrée sur les aventures de l'amnésique poisson bleu.
14 – Mulan (1998)
Là encore pas de surprise lorsque l'on annonce que Mulan est une adaptation de la légende chinoise de Hua Mulan, évoquée dès le VIe siècle dans le poème La ballade de Mulan. Maintes fois réadaptée dans le folklore et le cinéma chinois, elle a été largement modifiée par les studios américains.
Ovni dans le paysage Disney des années 90, Mulan marque une fracture avec les productions précédentes par la carrure de son personnage principal. Loin des princesses attendant leurs princes charmants, Mulan prend son destin en main et est une guerrière démontrant qu'une femme peut égaler et surpasser les performances d'un homme. Le dessin animé est également l'un des seuls à montrer des scènes de guerre et de bataille, sans faire d'ellipses.
Avec une production graphique léchée et une bande originale récompensée d'un Oscar, d'un Grammy Awards et de deux Golden Globes, le film a redoré le blason des studios légendaires, après quelques ratés.
13 – 1001 Pattes (1998)
Second film d'animation en images de synthèse des studios Pixar, coproduit par Walt Disney Pictures, 1001 Pattes s'intéresse au monde de l'infiniment petit avec humour. Marquant le début d'une longue tradition « pixarienne », il cache quelques clins d'oeil au précédent titre du studio, à savoir Toy Story, mais également à des Disney classiques. On aperçoit ainsi la voiture du Pizza Planet passer près de la caravane du début de film, la même que l'on aperçoit des années plus tard dans Monstres & Cie. Comme des stars prêtant leur image, Woody se trouve dans le bêtisier de 1001 Pattes quand Tilt et Heimlich, deux personnages phares de 1001 Pattes apparaissent dans le bêtisier de Toy Story 2.
De même, toute la joyeuse troupe de cirque circule dans un bus construit dans un paquet de biscuits de la marque Casey Jr, du nom du train transportant le cirque dont fait partie Dumbo.
12 – Ratatouille (2007)
Encore une collaboration Diney/Pixar, Ratatouille est de loin l'un des longs-métrages des deux studios les plus récompensés par, entre autres, l'Oscar et le Golden Globes du meilleur film d'animation en 2008.
Bien que fantasmant quelque peu le Paris actuel, où les 2CV ne sont pas aussi nombreuses en circulation, le film s'inspire de véritables cuisiniers pour ses personnages principaux. Ainsi, Auguste Gusteau partage bien des aspects avec le chef français Bernard Loiseau. Comme le rappelle Wikipedia, le restaurateur maintes fois primé s'est également suicidé dans les années 2000 face à la critique et à un déclassement dans le GaultMillau. Le personnage de Colette est quant à lui inspiré de la chef Hélène Darroze, à qui l'équipe a rendu visite dans son restaurant (comme dans celui de Cyril Lignac ou de Guy Savoy) pour comprendre les mécanismes de la gastronomie française.
11 – Monstres et Cie (2001)
Pas de surprise si l'on vous dit que là encore Pixar est derrière ce projet haut en couleur, où les enfants terrifient les monstres sans qu'ils ne le sachent. Si Toy Story a marqué une génération d'enfants si l'on en croit l'article de Madmoizelle sur le syndrome Toy Story, Monstres et Cie a dû en rassurer plus d'un sur les personnages vivant sous leur lit.
Et comme à son habitude, les animateurs de Pixar s'en sont encore donnés à coeur joie pour glisser quelques clins d'oeil à des classiques du cinéma, à leurs films précédents ou à leurs projets en cours. Ainsi, on aperçoit Nemo (en cours de production), Jessie (Toy Story 2) et Rex (Toy Story) à la fin du film. De même, la voiture du Pizza Planet (Toy Story) est de nouveau visible dans la scène finale, lorsque Léon le caméléon se fait frapper dans la caravane. Caravane dont le dessous abrite la ville de 1001 Pattes. Selon Wikipedia, l'acteur Steve Buscemi, qui prête sa voix au personnage de Léon (Randall), fait un clin d'oeil à son personnage dans Fargo en menaçant son assistant de le faire passer dans la déchiqueteuse.
Ayant rencontré un très fort succès, Monstres et Cie a connu quelques suites, dont le court-métrage La nouvelle voiture de Bob et le préquelle Monstres Academy sorti en 2013.
10 – La Reine des neiges (2013)
Si vous avez réussi à passer entre les mailles du filet de la chanson « Libérée, délivré », vous êtes chanceux ! En tout cas, beaucoup plus que des centaines de milliers de parents qui subissent encore les notes aiguës de la chanson, obligeant la réalisatrice Jennifer Lee à s'excuser. Plus gros carton de l'histoire de Disney mettant une claque au milliard de recettes engendré par Toy Story 3, La Reine des Neiges a caracolé dans les box-offices, mais également dans les charts. Renouant avec la tradition du studio, le dessin animé est une adaptation du conte éponyme de Hans Christian Anderson, bien que la Péruvienne Isabella Tanikumi revendique des droits d'auteur, estimant que l'histoire est une pâle copie de son autobiographie Yearnings of the Hear.
Autre petite anecdote liée au film qui fera sourire tous les fans de Fight Club et de Tyler Durden. Lors d'une séance dans un cinéma américain, une scène pornographique de deux minutes a été diffusée pendant le court-métrage précédent La Reine des Neiges, créant un buzz non souhaité par Disney pour la sortie de son film de Noël.
Par ailleurs, si le succès de la majorité des derniers cartons de Walt Disney Pictures revient à Pixar, La Reine des Neiges marque un tournant et un retour gagnant pour le studio légendaire, qui a déjà annoncé une suite à ce long métrage.
9 – Peter Pan (1953)
Personnage sorti de l'imagination de l'écrivain écossais J.M. Barrie, Peter Pan fait ses débuts en 1902 dans le livre The Little White Bird, puis dans Peter et Wendy, qui connaîtront de nombreuses réadaptations bien avant le passage des studios Disney. L'auteur lui-même en a fait une pièce de théâtre en 1904, intitulée Peter Pan, or the Boy Who Wouldn't Grow Up (Peter Pan ou le garçon qui ne voudraient pas grandir).
Mais celles qui ont marqué nos jeunes esprits restent la version de Disney et le film Hook ou La Revanche du Capitaine Crochet, où Peter Pan est incarné par Robin Williams quand Dustin Hoffman incarne le capitaine. Le film Neverland sorti en 2004 s'attarde quant à lui à la création de l'histoire de Peter Pan avec un Johnny Depp campant l'auteur J.M. Barrie.
La version Disney, quant à elle, a failli ne pas voir le jour, J.M. Barrie ayant précédemment accordé les droits d'exploitation pour une version cinématographique aux studios de la Paramount. Une fois l'auteur décédé, Walt Disney a négocié les droits pour une version animée, quand la Paramount gardait ceux pour une version filmée avec des acteurs. Alors à défaut d'en faire une nouvelle réadaptation en live action, comme pour Maléfique ou Cendrillon plus récemment, Disney a réalisé une suite en 2002 et un film d'animation centré sur La Fée Clochette en 2008.
8 – Les Aristochats (1970)
Dernier film d'animation validée par Walt Disney avant sa mort, Les Aristochats a bien failli ne pas voir le jour. Délaissé pour la production du Livre de la Jungle, il sera toutefois produit après la mort du producteur.
Mais ce dessin animé marque la fin de nombreuses collaborations, à commencer par la participation des frères Sherman, auteur de nombreuses bandes originales Disney, et celle de Bill Thompson. Cet acteur américain est un inconditionnel du studio ayant prêté sa voix tour à tour au Dodo et au Lapin Blanc (Alice au pays des merveilles), à Mr Mouche (Peter Pan), le roi Hubert (La Belle au Bois dormant) ou encore à plusieurs chiens de la Belle et le Clochard. Dernière fois aussi pour Maurice Chevalier ayant enregistrée une chanson pour le film (non utilisée) quelques mois seulement avant sa mort.
Si la bande-son est primordiale dans les productions Disney, celle des Aristochats présente quelques particularités, notamment par le biais de ses interprètes. Louis Armstrong ayant refusé d'incarner le rôle de Scat Cat, le personnage est repris par l'acteur et musicien Scatman Crothers. Quant à Phil Harris, l'interprète de Thomas O'Malley (et de Baloo dans Le Livre de la Jungle), il s'est immergé dans une baignoire pour recréer un effet réaliste lors de l'enregistrement de la scène de noyade du chat.
Dernier point et pas des moindres, nous avons échappé à une suite dans les années 2000, le projet ayant été abandonné faute de budget pour être remplacé par La Fée Clochette, directement sorti en DVD en 2008.
7 - Alice au pays des merveilles (1951)
L'histoire de Walt Disney avec les œuvres Alices au pays des merveilles et De l'autre côté du miroir de Lewis Caroll ne date pas des années 50, mais remonte à ses débuts dans le cinéma. En 1923, le jeune Walt commence sa carrière en adaptant ces œuvres dans une série de courts métrages intitulés Alice Comedies. S'intéressant de près au livre Le Hobbit de J.R.R. Tolkien tout juste sorti dans les années 30, Walt Disney va pourtant laisser tomber son projet (ouf!) pour revenir à ses premiers amours. Dans les années 40, le film est donc en projet, en parallèle de Cendrillon et Peter Pan, mais la Seconde Guerre mondiale change le planning de production, ces trois longs métrages devenant trop coûteux pour le studio dont les recettes diminuent.
Mais c'est avant tout la difficulté d'adaptation qui est coeur du problème. Après avoir envisagé une version mêlant animation et prises de vue réelles, le studio se recentre sur une version animée. Les scénarios se suivent et ne se ressemblent pas, mettant à mal les relations dans le studio, au point que Walt Disney aurait envisagé d'enterrer définitivement le projet. Une fois sorti, les problèmes ne s'arrêtent pas pour autant. Espérant récupérer son énorme investissement, le studio se retrouve face à de nombreuses critiques et des salles qui peinent à se remplir. Ce n'est que dans les années 60 que le film acquière tout son succès, en plein boom de la culture hippie et des psychédéliques.
Se rapprochant de l'esthétique surréaliste, le dessin animé aurait bénéficié du regard de Salvador Dali, selon certaines rumeurs. Celui-ci travaillait en effet sur le film Destino, en collaboration avec les studios Disney. Il serait ainsi l'instigateur de la scène de l'orchestre de fleurs.
6 – Fantasia/Fantasia 2000
Projet fou de Walt Disney au début des années 40, Fantasia n'a rien d'un film d'animation classique de la firme. Complètement muet à l'exception de quelques interludes, il se concentre sur une mise en image de grands morceaux de la musique classique. Le premier volet datant de 1940 est ainsi composé de 7 parties se focalisant sur les chefs d’œuvres suivants :
- Toccata et Fugue en ré mineur de Jean-Sébastien Bach
- Casse-noisette de Piotr Ilitch Tchaïkovski
- L'Apprenti sorcier de Paul Dukas (sur un poème de Goethe)
- Le Sacre du printemps d'Igor Stravinski
- La Symphonie pastorale de Ludwig van Beethoven
- La Danse des heures tirée de l'opéra La Gioconda d'Amilcare Ponchielli
- Une nuit sur le mont Chauve de Modeste Moussorgski/Ave Maria de Franz Schubert
Le projet orchestré par Walt Disney lui-même en collaboration avec le chef d'orchestre Leopold Stokowski est totalement innovant pour l'époque, bousculant les codes de l'animation et de la musique classique, sous les critiques des puristes. Cette performance a été récompensée de deux Oscars d'honneur en 1942, l'un d'eux ayant été décerné à Leopold Stokowski, à son équipe et à l'orchestre de Philadelphie " pour leur unique performance dans la création d'une nouvelle forme de musique visualisée dans la production de Walt Disney, Fantasia, élargissant de ce fait la portée du film cinématographique comme divertissement et comme forme d'art ".
Véritable gouffre financier, le projet qui aurait dû être une suite de programme éducatif sur la musique classique a été stoppé, jusqu'à la fin des années 90 et la reprise d'une suite par Roy Edward Disney, neveu du producteur.
5 – Le Livre de la Jungle (1967)
Adapté des deux recueils de nouvelles de Rudyard Kipling, Le Livre de la Jungle reprend le nom des personnages principaux. Dans le livre original, on retrouve Mowgli, jeune garçon vivant dans un village d'hommes, mais ayant été élevé dans la jungle par des loups. Il est ami avec la panthère Bagheera et a appris les lois de la jungle, comme les autres louveteaux, avec l'ours Baloo, aidé parfois par son compagnon le python Kaa. Mais tous sont les ennemis du tigre Shere Khan. Bref, à part les chansons et l'animation, Walt Disney n'a pas inventé grand-chose.
Le projet confié à Bill Peet est une adaptation fidèle du livre, mais, jugée trop morose, noire et déprimante par Walt Disney, elle est rapidement modifiée, notamment par l'ajout du personnage du Roi Louie, interprété par le chanteur Louis Prima.
Par ailleurs, Le Livre de la Jungle et ses leçons seraient d'ailleurs devenus une référence dans le scoutisme, qui lui emprunte son cadre imaginaire. La notion de louveteaux découlerait d'ailleurs ce roman.
4 – Wall-E (2008)
Premier dessin animé Disney/Pixar dans un univers complètement futuriste, Wall-E a reçu l'Oscar et le Goden Globes du meilleur film d'animation en 2009, ainsi que le prix Hugo du meilleur film dramatique.
La bande-son, si particulière et majoritairement composée des bruits émis par le petit robot et Eve, a d'ailleurs été créée par Ben Burtt aussi connu pour ses effets sonores sur la saga Indiana Jones, E.T. ou encore Star Wars, le bruit du fameux sabre laser restant gravé dans les mémoires. Pour Wall-E, il incarne également lui-même la totalité des robots à l'exception d'Eve et de l'ordinateur de bord du vaisseau, à qui Sigourney Weaver prête sa voix.
L'idée trouvée durant une séance de travail sur Toy Story a mûri dans les esprits de Pete Docter et Andrew Stanton, deux des piliers des studios Pixar. Ils racontaient d'ailleurs les prémisses de ce projet au journal Le Monde en 2009. " Nous avons parlé de l'histoire pendant des semaines. […]. On se disait que nous le tournerions dans la langue de R2D2, le robot de la Guerre des étoiles, mais nous avons arrêté, persuadés qu'on ne nous laisserait jamais faire un film pareil ". Monstres et Cie ainsi que Le Monde de Nemo verront le jour avant que, quinze après la naissance de l'idée, la production Wall-E ne commence.
3 – Le Roi Lion (1994)
Et non Simba ne sort pas totalement des studios Disney. Là encore, la production a emprunté l'oeuvre d'Osamu Tezuka intitulée Le Roi Léo, datant de 1951 et réédité en France dans les années 90. Dans le manga, le lionceau doit apprendre à se débrouiller seul pour accéder au trône après avoir vu son père mourir, un synopsis qui colle plutôt bien au jeune Simba.
Gros carton pour les Walt Disney Pictures, Le Roi Lion a fortement marqué les esprits par sa bande originale créée par Hans Zimmer, récompensé d'un Golden Globes et d'un Oscar. Les mêmes prix seront également décernés à Elton John la même année pour son interprétation de la chanson principale Can You Feel the Love Tonight. D'autre part, l'image a été travaillée de manière à rester proche de la réalité. Une partie de l'équipe s'est donc plongée dans la savane africaine pendant que l'autre étudiait des animaux directement dans le studio.
Par ailleurs, surfant sur l'immense succès en salle du Roi Lion, les studios Disney ont toutefois un peu trop tiré sur la corde, sortant tour à tour Le Roi Lion 2 : L'honneur de la tribu puis Le Roi Lion 3 : Hakuna Matata. Le milieu des années 90 a été aussi l'occasion de sortir le dessin animé Timon et Pumbaa en format court diffusé à la télévision et de nombreux produits dérivés. De même, il a été des premiers films d'animation ayant bénéficié de deux retour au cinéma pour contenter les fans, dont la seconde en 3D remastérisée en 2011, sans compter la comédie musicale éponyme jouée par une troupe de Broadway.
2 – Aladdin (1992)
Si Shéhérazade a conté l'histoire d'Aladdin ou la Lampe merveilleuse au sultan Shahryar pour éviter de mourir exécutée le lendemain, Disney a adapté ce conte oral, perdu et si peu exploité depuis son écriture au XIIIe siècle. A un détail près. Ce conte a été ajouté au recueil au XVIIIe siècle. Connaissant plusieurs variantes apportant fortune ou faillite à Aladdin, en faisant un modèle de vertu ou un personnage cupide. Gardant son schéma manichéen, le studio américain a donc choisi de faire triompher Aladdin et de rendre le maître Enchanteur machiavélique, en lui donnant les traits du vizir Jafar. Il est à noter que dans la version originale, ce dernier se fait passer pour un ami de Qasim, le père d'Aladdin, que Disney a choisi de mettre en scène dans un troisième volet massacré de la saga d'animation, portant le doux nom d'Aladdin et le roi des voleurs (Aladdin 3).
Il faut avouer que le 2, intitulé Le retour de Jafar n'était pas vraiment une réussite non plus. Et que les fans du dessin animé original se tiennent bien à leur siège.. Disney a prévu de compléter la série avec Genies, un prequel d'Aladdin centré sur le personnage du génie. Mais fier de ses succès hors de l'animation avec Maléfique ou Alice au pays des merveilles version Tim Burton, le nouveau Aladdin sera un film en live action. Reste à savoir qui va camper le génie et sa voix légendaire, à qui Robin William avait alors prêté sa voix.
1- Toy Story (1995)
Vous vous demandez si vos figurines mènent des combats entre elles lorsque vous dormez ? Que votre bol et votre fourchette se font la malle chaque soir et reviennent en place avant la sonnerie matinale du réveil ? Déjà habitués à cette idée avec les dessins animés Les Babalous et le mobilier de La Belle et la Bête, les enfants des années 90 ont fini d'être formatés à cette idée avec la série d'animés Toy Story, au point que ce dernier a donné son nom à un syndrome de personnification des objets présenté sur le site Madmoizelle.
Mais si Toy Story a marqué bien des esprits, il a bien plusieurs raisons techniques (autre que l'amour voué à Buzz l'Éclair, Rex, Zigzag et Woody). Premièrement, c'est le premier film d'animation réalisé totalement en images de synthèse et qui va ensuite ouvrir la voie à toutes les productions de la fin des années 90 à aujourd'hui. C'est la première collaboration entre Pixar et Disney grâce à John Lasseter le réalisateur, ancien animateur de Disney ayant travaillé entre autres sur Rox et Rouky. Autre détail et pas des moindres : les personnages de Toy Story ne chantent pas. Non, non. Les chansons qui ont marqué le film sont en fond et ne sont pas interprétées par les personnages, un compromis trouvé alors que Lasseter ne souhaitait pas poursuivre dans la direction du film musical. Il choisira d'ailleurs de faire appel au chanteur et compositeur Randy Newman, qui signera également les B-O de tous les Toy Story, de 1001 Pattes, Cars et de Monstres et Cie.
Enfin, Toy Story doit son succès au travers des années aussi grâce à des suites réussies (ce qui est assez rare pour être mentionné). Après avoir laissé les commandes de la réalisation et de la scénarisation de Toy 3, John Lasseter fait son grand retour dans Toy Story 4, qui sortira en 2017. Le trailer déjà visible sur le web fait un énorme clin d'oeil au rôle de Tom Hanks dans Seul au monde, l'acteur prêtant sa voix depuis le début au personnage de Woody.
Et si vous êtes un fan inconditionnel des studios Pixar, on vous invite à jeter un œil au travail de Jon Negroni. Cet internaute a bousculé le web avec sa Pixar Theory démontrant que tous les personnages des différentes réalisations du studio, depuis Toy Story jusqu'à Rebelle et Monstres Académie, vivent dans le même univers, mais à des périodes différentes. La démonstration est bluffante et emplie de détails faisant office de preuves, et d'excuses pour re-re-regarder cette série de films d'animation. Preuves à l'appui, Jon Negroni a également récemment publié une vidéo de sa théorie (sous-titrée en français sur Konbini), qui est maintenant éditée en un petit livre.