Sur 197 pays dans le monde, seuls onze d'entre eux sont actuellement dirigés par des femmes. Impliquées dans la politique depuis de nombreuses années, elles sont souvent les premières femmes élues à la tête de leur pays.
Ce classement n'intègre pas la Reine Elisabeth II du Royaume-Uni, celle-ci ne prenant pas part aux décisions gouvernementales. De même, Catherine Samba Panza, chef de l’État de transition de la République centrafricaine n'y figure pas . Toutefois, cette femme politique est la première centrafricaine à accéder à ce poste depuis le 23 janvier 2014.
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Europe
1 – Allemagne : Angela Merkel (2005 – 2017)
Avant de devenir la chancelière fédérale d'Allemagne, Angela Merkel a suivi une formation de physicienne et a été chercheuse à l'Académie des sciences de la RDA. Elle y a préparé une thèse en chimie quantique en 1989. En 1990, elle devient porte-parole adjointe du gouvernement de la RDA avant d'être élue, à 92,8% des voix, secrétaire générale de l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU), en 1998. Elle a ensuite accédé au poste de présidente de la CDU avec près de 96% des voix en 2000. Elle renouvellera son mandat quatre ans plus tard Bien implantée dans la vie politique allemande, elle se lance dans la course à la chancellerie en 2005 en représentant l'union CDU/CSU. Elle devient alors chancelière fédérale après des accords avec le groupe de l'opposition SPD, et garde la présidence de la CDU.
En 2013, elle entame un troisième mandat après des accords avec le Parti social-démocrate d'Allemagne, incluant des avancées sur le salaire minimum la retraite et une stagnation de la fiscalité. Pour la première fois en Allemagne, ces accords ont été soumis par référendum à la population. Ils ont ainsi été acceptés à plus de 76%.
2 – Lituanie : Dalia Grybauskaité (2009-2019)
Après des études en politique économique et un diplôme en sciences politiques, Dalia Grybauskaité obtient un doctorat en sciences sociales. Elle intègre alors plusieurs postes au ministère des Affaires étrangères et rejoint ensuite l'ambassade de Lituanie aux États-Unis. En 1999, elle devient vice-ministre des Finances puis des Affaires étrangères. Elle occupe le poste de ministre des Finances à partir de 2001 et cumule aussi un siège à la commission européenne chargée de l’Éducation et de la Culture.
Elle finit par se présenter aux élections présidentielles en 2009, qu'elle remporte dès le premier tour avec 69,04% des voix, devenant la première présidente de Lituanie. Ayant été ferme face à la Russie dans le conflit ukrainien, elle est surnommée « la Dame de fer ». Lors des élections de 2014, elle est réélue au deuxième tour avec 59,05% des voix.
3 – Danemark : Margrethe II de Danemark (1972-...)
Descendante des souverains danois, suédois et anglais, Margrethe II de Danemark règne depuis 1972. Afin qu'elle puisse accéder au trône, son père a fait changer la constitution par un référendum accepté à 78%, en 1953. Commandant en chef de l'armée danoise, elle est également colonel du régiment de la Reine d'Angleterre et de la Princesse de Galles. Très appréciée du peuple danoise, elle consulte régulièrement la population et participe à la vie culturelle et artistique du pays.
4 – Groenland : Aleqa Hammond (2013-.2017)
Source : http://www.anderseni.com/primeminister-of-greenland-aleqa-hammond/
Le Groenland étant un pays constitutif de Royaume du Danemark, cette île est partiellement dirigée par le gouvernement danois. Celui-ci garde le contrôle sur certains domaines tels que la défense, politique étrangère ou la monnaie. Aussi, le personnage politique à la tête du pays est nommé Premier Ministre, le chef de l’État restant la reine Margrethe II de Danemark.
Professionnelle du tourisme entre 1993 et 1999, Aleqa Hammond devient ensuite commissaire du Conseil circumpolaire inuit jusqu'en 2003, s'investissant également dans les Jeux arctiques d'hiver. En 2005, elle intègre le Parlement du Groenland et est nommée ministre des Familles et de la Justice, avant de récupérer les Finances et les Affaires étrangères, poste duquel elle démissionne en 2008. Ce geste est une protestation contre le déficit budgétaire de l’État. Elle prend alors la tête de son parti Siumut et remporte les élections législatives en 2013. L'un de ses objectifs est d'obtenir l'indépendance du Groenland.
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Amérique du Sud et centrale
5 – Brésil : Dilma Rousseff (2011-2015)
Source : http://colmeia.am.br/geral/porto-uniao-vitoria-recebera-dilma-rousseff-amanha/
Membre du commando de libération nationale durant la dictature (1964-1985), la militante Dilma Rousseff est arrêtée, torturée puis emprisonnée de 1970 à 1973. Elle est alors surnommée « la Jeanne d'Arc de la guérilla ». Quatre ans plus tard, elle obtient un diplôme en sciences économiques et s'investit dans le Parti démocratique travailliste (PDT). Elle prend le poste de secrétaire d’État à l’Énergie, de 1991 à 1995. Elle devient ministre en 2003, tout en cumulant la direction de l'entreprise pétrolière Petrobas.
Candidate à la présidence en 2010, elle obtient 56% des voix et remporte les élections, une première pour une femme politique brésilienne. A la fin de son mandat, elle pourra se représenter pour une seconde et unique présidence.
6 – Costa Rica : Laura Chinchilla (2010-2014)
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Laura_Chinchilla#mediaviewer/Fichier:Laura-Chinchilla-cropped.jpg
Diplômée en politique à l''université américaine de Georgetown, Laura Chinchilla débute sa carrière politique en tant que vice-ministre de la Sécurité publique, en 1994. Elle devient ensuite député en 2002 avant d'accéder au poste de ministre de la Justice entre 2006 et 2008, date à laquelle elle démissionne pour se présenter aux élections présidentielles. Elle est élu en 2010 au premier tour avec 46,77% des voix. Durant son mandat, elle s'oppose à la séparation de l’Église et de l’État, à la légalisation de la pilule du lendemain, à l'avortement même en cas de viol et au mariage homosexuel.
La législation ne lui permettant pas de se représenter immédiatement après un mandat, Laura Chincilla a laissé sa place à Luis Guillermo Solis, en mai 2014.
7 – Chili : Michelle Bachelet (2006-2010, 2014-2018)
Source : http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve?codeEve=425
Après l'obtention de son diplôme de chirurgien en 1982, Michelle Bachelet se spécialise dans la pédiatrie et la santé publique pendant 4 ans. Durant la même période, elle milite pour le retour à la démocratie et dirige une ONG aidant les enfants des personnes torturées. Au retour de la démocratie en 1990, elle est engagée au ministère de la Santé et devient conseillère à l'OMS et à l'organisation panaméricaine de la santé. Ce n'est qu'en 2000 qu'elle accède au poste de ministre de la Santé, puis de la Défense en 2002.
Elle démissionne de ses fonctions en 2005 pour lancer sa candidature aux élections présidentielles, qu'elle remporte avec 53,5% des voix. Elle devient alors la première femme à accéder à la présidence du Chili et compose un gouvernement égalitaire (10 femmes, 10 hommes). Après une coupure entre 2010 et 2013, durant laquelle elle dirige l'ONU Femmes, elle a été réélue en 2014 pour un deuxième mandat.
8 – Argentine : Cristina Fernández de Kirchner (2007- 2015)
Source : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Presidente_Cristina_Fern%C3%A1ndez_de_Kirchner.jpg
Durant ses études de sciences légales et sociales, Cristina Fernández de Kirchner militait également au sein de la Jeunesse universitaire péroniste. Elle y rencontra son mari Néstor Kirchner et obtient son diplôme d'avocate en 1979. Elle s'engage ensuite dans la politique et est élue au poste de député de l'Assemblée de Santa Cruz, en 1989 puis en 1993. Elle accède deux ans plus tard au siège de sénatrice fédérale. Elle enchaîne ensuite les postes de députée fédérale puis Première dame de la Nation argentine, à l'élection de son mari en 2003. Elle ne quitte pas pour autant la sphère politique en étant réélue en tant que sénatrice de la province de Buenos Aires. A la fin de son mandat, Néstor Kirchner a laissé sa place à sa femme, qui a obtenu 45,7% des suffrages.
Durant son premier mandat, elle s'oppose fermement à certains décisions du Mercosur concernant les vaccins de la grippe H1N1. Elle a aussi signé le décret permettant le mariage homosexuel, l'Argentine devenant le premier pays à l'autoriser en Amérique latine. Elle est réélue en 2011 avec 53,96%, ce mandat étant le dernier au vu de la législation argentine (2 mandats de 4 ans). Elle est la deuxième femme à occuper ce poste après Isabel Martínez de Perón.
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Afrique
9 – Liberia : Ellen Johnson Sirleaf (2006 - 2017)
Source : http://livingcivil.com/who-run-the-world-5-from-5-around-the-globe/ellenjoh/
Après un diplôme d'économie et un master en administration publique à l'université de Harvard, Ellen Johnson Sirleaf intègre le ministère des Finances libérien, en tant que secrétaire d’État entre 1972 et 1978. Elle occupe le poste de ministre en 1979 et 1980, période durant Samuel Defoe renverse le gouvernement par un coup d’État. Le président et la majorité des proches et ministres de l'ancien gouvernement sont exécutés. Ellen Johnson Sirleaf y échappe et s'exile avant de retenter de se présenter contre le président. Elle est obligée de retourner aux États-Unis et finance la campagne de Charles Taylor en 1997. Cette initiative a d'ailleurs failli lui valoir une interdiction d'occupation de fonction pendant 30 ans, ce dernier ayant été ensuite impliqué dans la guerre civile sierra-léonaise.
Elle fait campagne en 2005 et obtient 59,4% des voix lors du second tour. En devenant la présidente du Liberia, elle est la première femme élue à la tête d'un pays africain. En 2011, le prix Nobel de la paix lui est attribué et elle est réélue pour un second mandat. Celui-ci, d'une durée de 6 ans, ne pourra être renouvelé.
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Asie
10 – Corée du Sud : Park Geun-hye (2013-2018)
Fille de l'ancien dictateur Park Chung-hee, ayant dirigé la Corée du Sud entre 1961 et 1979, Park Geun-hye est diplômée en génie électrique. Elle est contrainte de prendre le rôle de Première dame après l'assassinat de sa mère, en 1974 puis de son père en 1979. Elle reprend ses études et obtient un doctorat à l'université de culture chinoise en Chine, à la fin des années 80. De retour en Corée, elle s'investit dans la vie politique et est élue au Parlement en 1998. Elle est ensuite nommée à la tête du Grand Parti national entre 2004 et 2006. Après avoir échoué aux primaires de son parti en 2007, Park Geun-hye les remporte en 2012 et se présente aux élections présidentielles.
En décembre 2012, elle devient la première présidente sud coréenne et d'Asie du Nord-Est, avec 51,6% des voix. A la fin de son mandat, elle ne pourra toutefois pas se représenter.